Rapt à St Tracy
Chapitre 1


Saint Tracy de la Chicane avait été construite sur une colline fleurie. A l'Ouest, des centaines d'habitants logeaient dans des gratte-ciel, des immeubles et des hôtels. Les bureaux se comptaient par dizaines. Les rues, sombres et sinistres, étaient infestées de " gothiques " et de chats de gouttières. Ces quartiers avaient l'air tellement sales que les habitants n'avaient plus envie de les redécorer. Des jeunes venaient tagger toujours au même endroit. Cette zone était une horreur absolue. Clément qui venait d'aménager n'aimait pas du tout cette sombre ambiance.
A l'Est, par contre, était un petit secteur résidentiel avec ses petites rues étroites et silencieuses ,ses matous de salon qui traînaient partout et ses incroyables maisons aux briques rouges et aux toits d'ardoise. Cette zone était bien éclairée par le soleil. Tout près, s'étendait une grande forêt.
Ce jour là, Clément et son chien Freesby se promenaient près de la rue de L'Ariège, dans le quartier malfamé. Soudain …
Une voiture de police arriva à toute allure et dérapa devant la maison des Leblanc, si pauvres et si gentils qui, tous les matins, donnaient à manger aux oiseaux. Clément, très curieux, suivit l'automobile.
Brusquement, les unités spéciales bondirent et pointèrent leurs armes vers la maison des Leblanc.
- " Vous êtes cernés ! Rendez-vous ! "
Effrayés et surpris, les Leblanc sortirent les mains en l'air.
Clément n'avait pas du tout envie d'être mêlé à cette affaire, il partit. Son compagnon à quatre pattes avait disparu. Il le retrouva en arrêt devant la plus belle maison des alentours. C'était celle d'Ingrid Leriche.(Le nom de Leriche lui allait comme un gant.)
Il resta figé comme une statue. Comment Monsieur Leriche faisait-il pour avoir une aussi belle demeure avec son " boulot minable " ? …
- Clément ! Clément ! bredouilla Gladys en pleurant.
- Euh ! Quoi ? répondit-il.
Notre héros, qui était hypnotisé par la villa, ne l'avait pas entendu venir. Quand il se retourna, il vit Gladys, son amie (elle était amoureuse de lui) qui arrivait à toute vitesse en hurlant maintenant.
- Ingr… Ingrid !
- Ingrid quoi ?
- Elle s'est fait enlever ! cria-t-elle. Un témoin me l'a raconté.
D'habitude, celle-ci s'affolait pour un rien ; mais là, ça avait l'air sérieux. Elle faisait souvent des blagues mais jamais des comme ça.
- Ingrid a été kidnappée !
Clément comprit maintenant, le véhicule de police, l'arrestation des Leblanc…
- Lorsqu'elle rentrait de l'école à bicyclette, un bolide est passé, s'est arrêté, deux malfaiteurs ont bondi, l'ont attrapée, ligotée et l'ont embarquée en trombe. Ils ont filé dans un crissement de pneus.
- Qu'a-t-il remarqué d'autre ? demanda Clément.
- Il m'a décrit la voiture. C'était une " Jaguar " noire, son volant était placé à droite. Sa porte avant gauche était cabossée et elle avait deux pots d'échappement.
- Je crois savoir à qui elle appartient cette voiture, mais oui ! C'est celle de mon voisin : Philippe Leduc.
- On va mener l'enquête.