Chapitre 1

C'était à la fin de l'été dernier, avec Robin mon meilleur ami, d'ailleurs on nous appelle " les inséparables ", nous étions partis en Lozère dans le château de sa mamie Josy, une femme âgée mais dynamique et toujours en mouvement.
Robin, est intelligent grand et musclé, il adore le sport, les romans policiers et les jeux d'énigmes, comme moi. Mais la ressemblance s'arrête là car si Robin est adorable avec tous, calme et toujours d'humeur égale, " moi ", Charly, je suis toujours impatient, mauvais joueur ; en fait, j'ai un caractère de chien et il n'y a guère que Robin qui arrive à me supporter.
On voit le château de Josy de loin, d'abord parce qu'il est immense mais aussi parce qu ' il domine la vallée et le gros village qui s'y trouve.
Son parc est magnifique. Dès l'entrée, on est impressionné par l'imposant portail aux montants en pierres sculptées. Ensuite, en y pénétrant, on découvre des arbres majestueux de toutes espèces, certaines très rares. Puis on arrive sur la grande esplanade devant le château. De cet endroit, le panorama est extraordinaire.
Derrière le château se trouve une grande piscine, le potager et une grande serre. De l'esplanade, en descendant quelques marches, on arrive à une magnifique fontaine avec un large bassin entouré de six statues.
Cet endroit est le point de départ d'un réseau d'allées de gravier qui parcourt le parc au milieu des parterres de fleurs multicolores. Une de ces allées mène jusqu'à un labyrinthe au haies touffues et bien taillées.
Une autre descend jusqu'à un vieux pont de pierre qui enjambe une petite rivière poissonneuse qui coule et saute entre les pierres moussues.
En suivant ce cours d'eau vers l'aval, on arrive à un manoir presque entièrement recouvert de lierre, situé tout près de l' étang de " L'œil noir ". Robin et moi allions souvent y jouer car l'endroit était mystérieux et puis la grand-mère de Robin ne supportait pas de voir ses fleurs écrasées par le ballon de foot ou encore voir des cabanes surgir sur les branches de ces arbres, cela faisait désordre !
Le propriétaire de cette demeure, Antoine De Lacour, un homme richissime, aimait bien Robin, et moi par la même occasion, et il nous avait donné carte blanche pour jouer dans sa propriété. A chaque fois que nous le rencontrions, il avait quelque chose pour nous mais ce que nous préférions, c'est quand il prenait le temps de nous raconter une de ses nombreuses et fabuleuses aventures. Plus jeune il avait eu une vie aventureuse et avait parcouru le monde. Son rêve d'aujourd'hui : parcourir l'espace.
Un jour où nous jouions dans le parc d'Antoine et que Robin venait de marquer un but que naturellement je discutais, nous avons entendu une détonation suivie d'un cri. Nous étions surpris car la chasse n'était pas encore ouverte et de toute façon Antoine n'autorisait pas que l'on chasse sur ses terres. Intrigués et inquiets, nous sommes allés voir ce qu'il se passait. Nous progressions attentifs et vigilants quand soudain, nous restâmes figés : à quelques mètres de nous: un corps était allongé face contre terre, la tête baignait dans une mare de sang.
Nous n'osions le croire, mais c'était Antoine, il avait la chemise blanche et le pantalon noir à poche que nous lui avions vus le matin mais, et je l'ai tout de suite remarqué, il n'avait pas, accroché à son poignet, le portefeuille qu'il ne quittait jamais. Nous étions terrorisés. Il était mort tué par une balle en pleine tête. Oui, comme le titreront les journaux du lendemain " l'homme le plus riche de Lozère était bel et bien mort, assassiné ! "
Et puis nous entendîmes des bruits dans les buissons. Nous nous retournâmes et nous vîmes quelqu'un qui s'enfuyait à toute allure ; nous le reconnûmes tout de suite avec son grand bâton en bois de cerf dans une main, son panier à champignons dans l'autre et ses habits particuliers, c'était Nans. Un marginal qui habitait une cabane de pêcheur au bord de l'étang. Antoine était une des rares personnes que fréquentait Nans. Celui-ci l'employait quelquefois à de petits travaux qu'il lui payait largement ; une manière élégante de l'aider. Et même si quelquefois ils s'étaient fortement disputés au café du village à propos de braconnage leurs relations étaient amicales.
Nous restâmes un moment comme paralysés puis Robin parla le premier :
-Il faut prévenir la gendarmerie, le plus rapide est de remonter téléphoner du château. Je n'osais lui répondre que le pauvre Antoine n'était plus spécialement pressé et bien que je n'eus guère envie de rester auprès du corps tout seul, je dis à Robin :
- Remonte seul, je te rejoindrai, il faut que j'observe bien les alentours.
- Je ne veux pas te laisser tout seul ici.
Cinq minutes plus tard nous remontions vers le château. A l'annonce de la terrible nouvelle Josy nous regarda avec des yeux ronds, elle nous serra tous les deux très fort dans ses bras puis nous dit de l'accompagner téléphoner à la police.
Elle avait décidé de ne plus nous lâcher d'une semelle, nous avions décidé de mener l'enquête ….!
Une dizaine de minutes plus tard, la gendarmerie était au château.